crédit photo : Trans-Appel
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Les élus du Val-Saint-François se montrent ouverts à une possible fusion entre leur service de transport, Trans-Appel, et celui de la MRC voisine, le Service de transport collectif des Sources. Le Conseil de la MRC du Val a adopté récemment à la majorité une résolution en ce sens.

Du côté de la MRC des Sources, les élus se pencheront sur cette possibilité et prendront une décision lors de leur rencontre du mercredi 21 mai prochain.

«L’union fait la force»

«Ça fait déjà un petit moment, d’un côté comme de l’autre, que nous évaluons cette possibilité. Nous souhaitons avoir, dans le Val-Saint-François, un réseau de transport adapté et collectif plus structurant. Pour assurer une meilleure fluidité et connectivité, pour l’ensemble de la population des deux territoires. L’union fait la force, comme on dit», rapporte Ana Rosa Mariscal, conseillère en communication à la MRC du Val-Saint-François.

Ce regroupement des deux sociétés de transport devrait être grandement facilité par le fait que le poste de directeur général est occupé par la même personne : Denis Verreault. Ce dernier travaillant à temps partiel pour les deux organismes.

«J’étais déjà en poste pour le Service de transport collectif des Sources lorsqu’on m’a recruté pour la direction de Trans-Appel. Depuis deux ans, toutes les décisions que je prends sont prises dans l’esprit d’amener des pratiques similaires dans les deux organismes. Ce qui est le cas maintenant», révèle Denis Verreault.

Celui-ci pointe que cette fusion, si elle se concrétise, pourrait permettre des économies. Davantage du côté des frais d’exploitation, qui représentent environ 80 % des dépenses.

Le directeur général de Trans-Appel et du Service de transport collectif des Sources, Denis Verreault, prépare depuis deux ans une harmonisation entre les deux sociétés de transport.  (crédit photo : Trans-Appel)

Améliorer le transport vers Sherbrooke

Au-delà de l’aspect financier, l’un des objectifs concerne la maximisation des lignes de transport vers Sherbrooke.

«Nous pourrions utiliser des autobus de la MRC des Sources, qui passent déjà par la MRC du Val-Saint-François, pour embarquer des usagers du Val», expose Denis Verreault.

En parallèle de ces routes de transport en provenance des Sources, Denis Verreault propose aussi aux élus d’autres avenues. Comme la mise sur pied de circuits entre Valcourt et Sherbrooke. Ou encore entre Richmond et Sherbrooke, en passant par Windsor.

Bien que ces propositions ne soient encore qu’à l’état de projet, elles plaisent déjà à plusieurs maires, dont celui de Saint-Denis-de-Brompton, Daniel Veilleux. «Nous travaillons depuis trois ou quatre ans pour obtenir une ligne qui desservirait Sherbrooke, Saint-Denis-de-Brompton, Racine et Valcourt. Nous avons par exemple des jeunes qui étudient au Cégep ou à l’Université de Sherbrooke qui pourraient en bénéficier.»

Le maire de Saint-Denis-de-Brompton, Daniel Veilleux, voit d’un bon oeil les perspectives d’avenir de Trans-Appel.  (crédit photo : Studio Vicky / MRC du Val-Saint-François)

«Ça n’améliore pas notre situation»

Certaines municipalités, hors des trois pôles principaux que sont Windsor, Richmond et Valcourt, souhaitent ne pas être oubliées de l’équation. «L’instauration de ces lignes n’améliore pas notre situation. Nous voulons qu’il y ait d’autres options. Par exemple, il pourrait y avoir un plus petit autobus qui ramasse les gens de Lawrenceville, de Sainte-Anne-de-la-Rochelle et de Bonsecours, pour aller à Sherbrooke par la route 220. Ce serait plus court et peut-être plus intéressant pour nos citoyens», fait savoir Jacques David, maire de Bonsecours.

Jacques David, maire de Bonsecours.  (crédit photo : Studio Vicky / MRC du Val-Saint-François)

Même son de cloche du côté du maire de Sainte-Anne-de-la-Rochelle, Louis Coutu.

«L’idée d’utiliser le transport des Sources qui va vers Sherbrooke est une bonne idée. Je pense qu’il y a une économie à faire. Mais ça ne change rien pour nos citoyens qui se dirigent plus naturellement vers Waterloo et Granby que vers Sherbrooke.»

Minoritaires, les municipalités de Stoke, Val-Joli et Bonsecours ont voté contre ce regroupement lors du Conseil de la MRC.

Louis Coutu, maire de Sainte-Anne-de-la-Rochelle.  (crédit photo : Studio Vicky / MRC du Val-Saint-François)

Proposer une vision et transmettre la passion

Denis Verreault convient que les enjeux ne sont pas les mêmes partout. Il assure que la desserte de l’ensemble des municipalités fait bel et bien partie de la réflexion. Parmi les propositions qu’il a soumises aux élus, on compte la possibilité d’utiliser des autobus qui iraient chercher la clientèle des villages de porte à porte. Pour les amener ensuite vers une autre municipalité qui ferait partie d’une ligne de transport vers Sherbrooke.

«Je comprends qu’à cette étape-ci, ça peut être plus difficile d’imaginer le futur du transport collectif et adapté. Il s’agit d’une vue d’ensemble, qui va continuer d’évoluer. Ce que je fais, c’est de proposer aux élus une vision et de transmettre la passion que j’ai à mettre ça en application. En espérant que l’ensemble des maires y adhèrent», confie le directeur général.

Davantage de transport collectif dans les Sources

Lors de l’entretien, Denis Verreault mentionne d’autres régions, ailleurs au Québec, où un virage a permis de bonifier l’offre en transport à la population. Il cite entre autres des MRC des régions de la Montérégie et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Tout en précisant : «Il n’y a pas de recette magique. Ce n’est pas parce que ça a fonctionné là-bas que ce serait la même chose ici. Il faut tenir compte de la réalité du territoire.»

La MRC des Sources fait partie de celles qui ont choisi, il y a cinq ans, de réorganiser son service de transport collectif et d’y investir davantage de ressources. Résultat : avec une population qui compte pour environ la moitié de celle du Val-Saint-François, cette MRC offre désormais de cinq à sept fois plus de transports de passagers. «C’est un virage majeur», résume Denis Verreault.

Selon lui, si l’offre de transport collectif était bonifiée de la même façon dans le Val-Saint-François, la population l’utiliserait. Ce qui n’est pas le cas actuellement.

«Le besoin est là. Si on offre un meilleur service, les gens vont être au rendez-vous», dit-il.

Un regroupement qui s’inscrit dans une vision de développement

Cette ouverture à entamer des pourparlers en vue d’un regroupement s’inscrit à l’intérieur d’une vision commune de développement du transport collectif des MRC du Val-Saint-François et des Sources. Un projet sur lequel planche Denis Verreault depuis deux ans, avec le soutien de la firme Vecteur 5, spécialisée dans la gestion du transport collectif.

Le directeur général a rencontré 15 des 18 municipalités du Val en mars dernier pour leur présenter la situation actuelle, des pistes d’orientations pour l’avenir ainsi que des moyens de financement possible. D’autres présentations sont aussi à faire dans les Sources.

La balle est désormais dans le camp des élus qui devront prendre, au cours des prochains mois, d’importantes décisions sur l’avenir du transport de ces deux territoires de l’Estrie.

***

DOSSIER SPÉCIAL : série de 3 articles

Transport collectif : fusion envisagée entre les MRC des Sources et du Val-Saint-François (1 de 3)

Transport collectif dans le Val : une vision du futur sous la loupe des élus (2 de 3)

Développement du transport dans le Val : d’où viendra l’argent? (3 de 3)

 

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Trans-Appel retrouve de la vigueur (communiqué – mars 2025)

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1 commentaire

  • Dominic Alexandre

    Les petites Municipalités devraient être desservies par Taxibus. Il s’agit de contrat donner à des personnes pour le transport collectif. Dans les petites communautés, c’est un service rentable et bénéfique. Dans le Val-Saint-François, il n’y a plus de taxi. Le coût d’opération du transport en mode Taxibus est beaucoup moindre que celui en Minibus qui est très cher.

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