Les Journées de la culture, qui ont eu lieu du 29 septembre au 1er octobre dernier, ont permis au public de découvrir des artistes, des événements et des lieux culturels de la région. Parmi ceux-ci, on retrouvait la Maison de la culture de Racine. Un espace préservé et mis en valeur par un groupe de bénévoles racinois.
Bâtiment protégé de la démolition
« C’est important de conserver un lieu de mémoire », confie d’emblée Marc-André Paré, directeur de la Maison de la culture et président de la Société du patrimoine de Racine-Brompton-Gore.
Celui-ci explique qu’il y a neuf ans, la municipalité de Racine projetait de démolir le vieux presbytère. Le lieu, qui a abrité une dizaine d’années les bureaux municipaux, ne servait plus depuis le déménagement dans l’ancienne caisse populaire.
Un groupe de citoyennes et citoyens ont alors proposé à la municipalité de lui céder le bâtiment pour en faire un lieu culturel et communautaire. Ainsi naissait la Maison de la culture de Racine, un organisme à but non lucratif soutenu encore aujourd’hui par des bénévoles.
Découvrir le train qui parcourait la région
Le lieu, qui en est à sa sixième saison, vise à mettre en valeur la vie culturelle de Racine par différentes activités. En plus de l’exposition « Les arbres s’ennuient », terminée le weekend dernier, la Maison de la culture propose une exposition sur le chemin de fer Orford Mountain Railway qui parcourait autrefois la région. Un parcours ferroviaire qui s’est maintenu pendant une cinquantaine d’années. Jusqu’en 1951 à Racine et jusqu’en 1965 à Valcourt. «Bombardier utilisait le chemin de fer pour expédier des pièces à Eastman. Elles étaient ensuite transférées vers Montréal », précise Marc-André Paré.
Pour préparer cette exposition, il a non seulement cherché des traces historiques, mais a aussi pris le temps d’aller rencontrer des personnes qui ont vécu cette époque. « J’ai consulté des gens d’un certain âge. Chacun a une mémoire différente vis-à-vis du train parce qu’ils ont eu des vécus différents. Certains ne l’ont jamais pris parce qu’ils étaient pauvres et vivaient loin. Ils l’entendaient à distance. Alors que d’autres ont monté à bord pour y voyager. »
« On réalise qu’on vient de loin »
Le site met aussi en valeur des photos et objets de familles qui les ont prêté ou cédé à l’organisme. « C’est important pour nous que les gens d’ici soient mis en contact avec de vrais objets, utilisés autrefois par ceux et celles qui vivaient dans la région », explique ce passionné d’histoire.
Contrairement à la plupart des musées, les objets exposés ne sont pas dans des vitrines. On permet aux visiteurs de toucher et de manipuler les objets, tout en en prenant bien soin. « Le contact sensoriel est important. Par exemple, si tu n’as pas mis ton doigt dans un téléphone à cadran, tu ne sais pas quelle est l’expérience », croit Marc-André Paré.
« C’est fou ce qu’on peut apprendre par des objets et des photos. Ça nous enracine. On réalise qu’on vient de loin. Qu’il y a des gens qui ont travaillé tellement fort pour qu’on ait ce qu’on a aujourd’hui. Ça nous fait prendre conscience de la chance que nous avons », renchérit l’artiste Diane Ferland, qui est membre du conseil d’administration.
Elle raconte une anecdote cocasse à cet égard. « J’avais dans mon atelier un vieux vilebrequin. On a expliqué à un enfant qui se demandait ce que c’était qu’il s’agissait de l’ancêtre de la perceuse. L’enfant a répliqué : « mais où on mettait la batterie? ». Ça démontre l’écart. De voir un objet et de le toucher donne une image très concrète. »
Bibliothèque ouverte en tout temps
La Maison de la culture propose aussi une petite bibliothèque ouverte en tout temps sur la véranda. On peut y emprunter des livres et les rapporter, sans enregistrement. « Nous faisons confiance aux gens », spécifie Marc-André Paré. La collection propose d’ailleurs plusieurs livres publiés dans l’année, que les citoyennes et citoyens de Racine offrent gracieusement à la bibliothèque après les avoir lus.
Le lieu conserve aussi une précieuse collection de livres d’art, offert par un donateur. Ainsi qu’une seconde collection héritée de l’acteur, réalisateur et producteur québécois Pierre Valcour. L’homme, aujourd’hui décédé, possédait une résidence secondaire à Racine. Ces livres seront éventuellement accessibles au public, mais par un système de prêt.
Un presbytère à préserver
Au-delà des activités culturelles, Marc-André Paré souligne qu’une des grandes missions de son organisme est de préserver le presbytère construit en 1907. « Racine était un village très pauvre. Mais on y a construit une église ainsi qu’un presbytère qui était considéré comme immense. C’était inusité pour l’époque. » Un bâti patrimonial qui, aujourd’hui, rallie ceux et celles qui souhaitent le préserver.
Dernière chance pour visiter
La Maison de la culture de Racine sera ouverte au public le samedi 7 octobre. Il est possible qu’elle le soit aussi un autre samedi d’octobre. Pour connaître l’horaire, il faut consulter leur page Facebook.
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