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BRP : baisse de revenus, licenciements et vente du Groupe marin

Bombardier Produits Récréatifs (BRP) a dévoilé ses résultats du 3e trimestre. Qui présentent des revenus en baisse. Le contexte économique force aussi la multinationale de Valcourt à mettre à pied 122 personnes au Québec et à vendre son Groupe marin.

Bénéfice et revenus à la baisse

Le bénéfice net est passé de 90,1 M$ (3e trimestre de 2023) à 27,3M $ (3e trimestre de 2024), soit une baisse de 70 %. Les revenus sont quant à eux en baisse de 18 % par rapport à la même période l’an dernier.

Lors de la présentation des résultats, le président et chef de la direction, José Boisjoli, a confié que l’entreprise anticipait de tels résultats et qu’elle a mieux performé que ce qui était prévu. «Le troisième trimestre a été marqué par l’exécution disciplinée de notre plan. Ce qui nous a permis de produire des résultats supérieurs à nos attentes.»

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Selon lui, la performance de l’entreprise dans la vente au détail reflète une «dynamique de marché difficile» du secteur.

José Boisjoli reste toutefois optimiste. «Nous restons concentrés sur la réduction des stocks du réseau et nous sommes satisfaits des solides progrès réalisés jusqu’à présent», a-t-il affirmé. Il estime que malgré le contexte, l’entreprise est sur la «bonne voie» pour atteindre ses objectifs pour l’année.

Malgré la situation actuelle, Josée Boisjoli, président et chef de la direction de BRP, reste optimiste.  (crédit photo : BRP)

Vente du Groupe marin

Selon le chef de la direction, le contexte économique difficile a fait en sorte que l’entreprise a décidé, «après mûre réflexion», de vendre ses activités du Groupe marin. Une annonce faite le 17 octobre dernier.

Ce processus de vente, assisté par la Financière Banque Nationale, devrait se poursuivre jusqu’au premier trimestre de 2026. BRP ne prévoit donc pas d’impact de cette vente sur les prévisions financières de 2025.

«La Société a confiance que cette décision lui permettra de tirer profit d’occasions de croissance au sein de l’industrie des sports motorisés et d’améliorer son profil de rentabilité. Renforçant ainsi sa position en vue d’un succès à long terme», fait-on savoir.

Ce «Groupe marin» comprend Alumacraft, Manitou, Telwater ainsi que des pièces, accessoires et vêtements. Les motomarines Sea-Doo et les pontons Sea-Doo Switch sont exclus de cette transaction.

Le 17 octobre dernier, BRP annonçait la vente de son Groupe Marin qui comprend Alumacraft, Manitou, Telwater ainsi que des pièces, accessoires et vêtements.  (crédit photo : alumacraft.com)

Licenciement de 122 personnes au Québec

Dans la foulée, BRP a licencié, le 12 novembre dernier, 122 personnes. Dont 47 dans ses installations de Valcourt, 15 à Sherbrooke et 60 à Montréal.

L’entreprise confirme qu’il s’agit de postes de professionnels et de cadres qui travaillent au sein de différentes équipes.

Le contexte économique expliquerait ces mises à pied.

«L’exercice financier 2025 a comporté son lot de défis. Nous nous sommes adaptés au contexte difficile à travers l’année afin d’assurer le succès en continu de l’entreprise. Aujourd’hui encore, la situation économique continue d’exercer une pression sur la demande des consommateurs. Et nous nous attendons à ce que cette situation persiste jusqu’à la fin de l’année civile 2025», indique Émilie Proulx, chef des relations publiques corporatives et mondiales chez BRP.

Des «ajustements» peu significatifs

La porte-parole signale que «ces ajustements ne sont pas significatifs en proportion de la main-d’œuvre de BRP à l’échelle mondiale.» En date du 31 janvier 2024, l’entreprise employait près de 20 000 personnes à travers le monde. Un chiffre qui devrait être revu légèrement à la baisse, compte tenu des ajustements d’effectifs de 2024. Les données seront divulguées par l’entreprise au début de l’année 2025.

Les 122 licenciements de professionnels et de cadres chez BRP ne sont pas «significatifs», selon l’entreprise, en proportion des 20 000 personnes qui y travaillent à travers le monde.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

«Nous avons confiance»

Émilie Proulx rappelle que BRP a, au fil des ans, «navigué à travers plusieurs cycles». «Nous avons confiance de prendre les bonnes décisions pour permettre à l’entreprise de rebondir lorsque le contexte économique s’améliorera. Et assurer sa croissance à long terme», soutient-elle.

Et les concessionnaires?

Le contexte actuel défavorise-t-il les concessionnaires? Sébastien Martel, chef de la direction financière chez BRP, constate que leur situation reste favorable.

«Globalement, les concessionnaires sont en très bonne santé. Ils ont gagné beaucoup d’argent pendant la pandémie et ils sont donc assez bien capitalisés. De même, nous les soutenons énormément avec l’inventaire. Nous avons également fait preuve de diligence dans la gestion des livraisons cette année en réduisant les stocks, ce qui est certainement un plus pour eux. Les concessionnaires gagnent évidemment moins d’argent que pendant la COVID. Mais lorsque vous regardez la rentabilité globale des concessionnaires et certains des paramètres sur lesquels nous pouvons mettre la main, leur rentabilité est quelque peu conforme à ce qu’ils gagnaient avant la COVID.»

Sébastien Martel, chef de la direction financière chez BRP, croit que globalement, les concessionnaires sont en très bonne santé financière.  (crédit photo : BRP)

Ventes d’usagés versus ventes de neufs

Le marché des véhicules usagés a-t-il présentement une influence sur les ventes d’unités neuves? «Nous ne disposons d’aucunes données sur le marché de l’occasion. La seule chose que nous pouvons dire, c’est ce que nous entendons des revendeurs. Nous ne voyons pas et n’avons pas entendu de changement majeur à ce propos sur le marché américain au cours du dernier trimestre», de dire José Boisjoli.

Des taux d’intérêt encore trop élevés

Le chef de la direction croit que les taux d’intérêt sont encore relativement élevés.

«Du point de vue du financement de détail, nous aurons besoin de plusieurs réductions l’année prochaine pour commencer à voir un impact sur la demande», pointe-t-il.

Saison de motoneige déterminante

La saison de motoneige qui s’amorce va être déterminante sur une partie du chiffre d’affaires de BRP pour les prochains mois. On se rappellera que les températures plus clémentes de l’hiver 2023-2024 avait fait chuter les ventes. Non seulement pour les produits BRP, mais aussi ailleurs dans ce secteur.

 

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