Les Produits Alimentaires FOOD La Bouffe annonce l’installation de sa salle de production artisanale dans le Canton de Melbourne. Souhaitant ainsi enraciner l’entreprise dans le Val-Saint-François.
«Une nouvelle vieille entreprise»
Bien que l’entreprise vienne de s’installer dans la région, il ne s’agit pas d’un nouveau joueur. «En fait, c’est une «nouvelle vieille entreprise»», explique d’emblée, avec un sourire dans la voix, Patrick Dubuc, copropriétaire de l’entreprise.
«Ce projet est démarré d’une passion que j’ai depuis toujours pour la bouffe. J’ai une formation en cuisine d’établissement, mais malheureusement, les circonstances de la vie on fait en sorte que je n’ai jamais travaillé dans mon domaine. J’ai toutefois toujours partagé cette passion avec les gens autour de moi.»
Passer du blogue à la vente de produits
FOOD La Bouffe a ainsi débuté comme un blogue alimentaire. Offrant sur Internet des recettes, trucs culinaires, critiques de livres, rencontres avec des chefs cuisiniers et artisans, etc.
Pour que le site puisse financièrement être autosuffisant, Patrick Dubuc décide, en 2018, de démarrer sa propre gamme de produits alimentaires : sels assaisonnés, mélanges d’épices, marinade sèche et sauce BBQ. Il développe ceux-ci en collaboration avec Frédérick Martel Leech des As du Fumoir situé à Bury, en Estrie. «J’ai fait mes recherches et mon branding. Et Frédérick m’a offert de préparer mes épices, clé en main. Je m’occupais ensuite de la distribution.»
Défis de la pandémie
L’entreprise prend son essor, en proposant ses produits dans 27 points de vente au Québec. Jusqu’à ce que survienne la pandémie. «Ça a mis un 2X4 dans les roues de mon 10 vitesses. Tout a arrêté net», illustre-t-il.
Pendant deux ans, l’entrepreneur ne réussit pas à vendre ses produits. «J’étais sur le point de tout laisser tomber. C’est à ce moment qu’un des «followers» des premières heures, François Constant, m’a demandé de le rencontrer.» S’en suit une proposition concrète pour que les deux hommes deviennent associés à parts égales de l’entreprise. Ce qui se confirme officiellement en mars 2023.

Installation dans le Canton de Melbourne
FOOD La Bouffe devient alors Les Produits Alimentaires FOOD La Bouffe. L’entreprise a choisi d’installer sa salle de production artisanale à même la résidence privée d’un des copropriétaires, située dans le Canton de Melbourne. Avec les autorisations de la municipalité et du MAPAQ. Le lieu n’est donc pas ouvert au public.
Possibles collaborations avec des producteurs
Les deux entrepreneurs souhaitent maintenant créer des liens avec des entreprises de la région. Ils sont par exemple à la recherche de producteurs de champignons en mesure de leur fournir des pleurotes et des shiitake. Ou encore un producteur de piments forts du cultivar «Oiseau».
Patrick Dubuc souhaite trouver l’équilibre entre acheter localement et obtenir des prix abordables. «Nous voulons travailler avec des producteurs agroalimentaires ou artisans de la région, tout en ayant un portefeuille à respecter. Au fur et à mesure que nous trouverons ces producteurs, nous allons les approcher et voir comment nous pourrons travailler ensemble», expose-t-il.

Produits peu distribués dans la région
Outre les ventes en ligne, les produits de FOOD La Bouffe ne sont distribués, dans le Val, qu’à la boutique Les Gars de saucisse à Richmond. On retrouve toutefois ces aliments ailleurs en Estrie, comme à Compton, Lac-Mégantic, Danville, etc. «On continue de regarder localement où on pourrait vendre nos produits», indique-t-il.
Les propriétaires animent aussi des kiosques de vente à la Balade gourmande (région du Centre-du-Québec), au Marché de la gare de Sherbrooke, aux marchés de Noël du Richmond Regional High School et de l’école secondaire du Tournesol (Windsor) ainsi qu’à l’Anti-Marché de Noël de la Confrérie Artisans Brasseurs (Windsor).
Ils lorgnent aussi pour une éventuelle présence au Marché champêtre de Melbourne, à «deux minutes de notre aire de production», précise Patrick Dubuc.

Effervescence du secteur agro dans le Val
La présence de FOOD La Bouffe s’inscrit dans un paysage agroalimentaire en pleine effervescence dans la région du Val-Saint-François. On pense par exemple à l’arrivée, en 2022, de l’entreprise Sojà d’ici à Racine. Au lancement récent du nouveau fromage «Houde le Patriarche» par la Fromagerie Nouvelle-France. Ou encore l’ouverture, le 28 septembre dernier, des nouvelles installations de la Boucherie Lamarche à Racine.
En 2023, 39 entreprises du Val s’occupaient à la fois de la production et de la transformation. Ce qui représente 8 % des exploitants agricoles de la MRC. Une nette augmentation (200 %) depuis le dernier recensement, en 2015, où on en comptait seulement 13.
De même, on comptait 30 entreprises qui se consacraient exclusivement à la transformation alimentaire. Soit 10 de plus qu’en 2015, ce qui correspond à une augmentation de 50 %.
Les produits les plus transformés dans la région sont généralement les produits de l’érable, de la viande ainsi que des fruits et légumes.
«C’est une bonne nouvelle»
Véronique Gagnon, agente de développement agroalimentaire pour la MRC du Val-Saint-François, se réjouit de cette annonce.
«C’est une bonne nouvelle de savoir qu’il y a une nouvelle entreprise de transformation sur notre territoire. La MRC travaille à développer et renforcer le secteur agricole et agroalimentaire. Et nous souhaitons attirer et accueillir de nouvelles entreprises pour favoriser le dynamisme économique. Ainsi que pour permettre à la population d’avoir accès, le plus possible, à des aliments locaux.»
Peu de producteurs d’épices
L’agente de développement fait remarquer que FOOD La Bouffe ajoute sa présence dans un milieu où il y a peu de joueurs au niveau de la production d’épices. «Il y a Un Brin d’ail qui fabrique des épices (poudre d’ail, poudre de piments, fines herbes séchées). Nous avons aussi des entreprises qui déshydratent de l’ail et de la fleur d’ail (Ferme Marydan), Ou qui font des condiments, par exemple de la relish d’ail (NaturOchamp).»
Élargissement de la gamme
Bien que l’entreprise ne permette pas à ces deux entrepreneurs d’y travailler à temps plein, Patrick Dubuc se dit confiant pour la suite des choses.
«Nous sommes très ouverts et avons plein d’idée. On travaille au développement de nouveaux produits. Même si le blogue est désormais au second plan, on veut utiliser son potentiel. Il contient environ 350 articles. Nous allons reconvertir certaines de ces recettes pour maximiser l’utilisation de notre gamme de produits.»
Patrick Dubuc confie qu’il souhaite que son entreprise «sorte du moule» pour «proposer quelque chose d’unique aux consommateurs». Selon lui, ce positionnement se remarque à la vue des étiquettes de ses produits, «qui sont un peu délurées avec l’utilisation de «cartoons». Ça frappe l’œil.»

Complémentarité des associés
Il apprécie aussi la complémentarité avec son associé.
«François et moi formons un duo qui ressemble à un mini-wheat. Je suis le côté givré, avec ma créativité et mon entregent. Et il est le côté nutritif, avec son côté terre à terre et cartésien.»
Le logo tatoué sur le bras
Patrick Dubuc est tellement animé par la passion de ses produits qu’il s’est fait tatouer le logo de l’entreprise sur le bras. «Je dis souvent aux gens : si je n’aimais pas mes produits et que je n’y croyais pas, je ne serais pas capable de les vendre avec une aussi grande ferveur.»

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