Après 10 ans à occuper le poste de préfet de la MRC du Val-Saint-François, Luc Cayer choisit de ne pas se représenter et de laisser sa place à un autre.

« J’aurais pu rester. On m’a sollicité pour un autre mandat de deux ans. Mais j’avais été clair lors des dernières élections que ce serait mon dernier mandat», confie celui qui est aussi maire de Stoke.

Dans le Val, élection par les pairs

Chaque MRC choisit le type de nomination de son préfet ou de sa préfète. Dans le Val-Saint-François, ce sont les pairs qui choisissent celui ou celle qui occupera le poste pour un mandat de deux ans. Ailleurs, comme par exemple dans les MRC du Haut-Saint-François ou du Granit, c’est plutôt la population qui élit le préfet pour un mandat de quatre ans.

Une MRC axée sur l’environnement

Selon Luc Cayer, la MRC du Val-Saint-François se démarque au niveau de l’environnement. Il en donne pour exemples la collecte du verre, le bannissement des sacs de plastique à usage unique, la récupération du polystyrène ou encore la préservation du territoire vis-à-vis de l’industrie minière. « Nous sommes même en nomination pour un prix », souligne-t-il d’ailleurs avec beaucoup de fierté.

Il souligne que certaines de ces initiatives environnementales ont été initiées dans une des municipalités du Val pour être ensuite reprises au niveau de la MRC. Par exemple, la récupération du verre, débutée, entre autres, à Saint-Denis-de-Brompton et à Racine. Ou encore le souhait du maire de Saint-François-Xavier-de-Brompton, Adam Rousseau, de trouver une solution concernant le polystyrène.

« Je suis la personne qui rassemble »

Comment Luc Cayer perçoit-il son rôle? « Le préfet, c’est le représentant de la MRC et des maires. Lorsqu’il y a une décision prise au Conseil, ça prend un porteur. C’est moi qui vais ensuite rencontrer le député ou un ministre. » Il ajoute : « Je suis la personne qui rassemble les gens pour avoir un « esprit MRC » et faire en sorte qu’on travaille ensemble. »

Bilan après 10 ans comme préfet

Quel bilan fait-il après 10 ans de préfecture? « J’ai le sentiment du devoir accompli », répond-t-il. Luc Cayer aurait toutefois aimé poursuivre plus loin certains dossiers, comme celui de l’agrandissement du parc du Mont-Orford ou la protection des milieux naturels. « Il y a encore du travail à faire », précise-t-il.

Un dossier qui traîne : le déménagement de la SQ

En octobre dernier, exaspéré par l’immobilisme du gouvernement dans le dossier du déménagement du poste de la Sûreté du Québec (SQ), le préfet avait choisi de publier une lettre ouverte dans le journal L’Étincelle.

Depuis 2011, il est prévu que les bureaux de la SQ situés dans les locaux de la municipalité de Richmond soient relocalisés à Windsor. « Me voilà au terme de mon 5e mandat en tant que préfet et la pelletée de terre se fait toujours attendre. Cette situation affecte deux municipalités, qui se retrouvent en attente depuis plusieurs années et ne peuvent avancer sur leurs projets respectifs », écrivait-il dans le texte.

À cet égard, il mentionne au Val-Ouest : « Ce n’est pas moi qui prend la décision. Mais j’ai le droit d’avoir de l’influence et de dire aux gens ce qui se passe. »

La patience, une vertu en politique

La patience est d’ailleurs pour lui une vertu à développer en politique. «Comme beaucoup de gens, je suis une personne qui aime avoir l’heure juste. Ce qui est parfois difficile avec le gouvernement fédéral ou provincial. Ce qui est décidé arrive parfois quatre ou cinq ans plus tard. J’aimerais que ça se passe tout de suite, mais il y a des choses sur lesquelles on n’a pas de contrôle. Il faut être patient. Persévérer et cogner sur le clou. »

Qui sera le successeur?

Qui sera le successeur de Luc Cayer? Deux élus ont montré leur intérêt, mais leurs noms ne sont pas rendus publics. La réponse à cette question sera donc connue le 22 novembre prochain, lors de la prochaine séance du Conseil de la MRC. Les élus éliront alors le prochain préfet ou la prochaine préfète.

Élections en 2025 à Stoke

Luc Cayer compte-t-il se présenter à nouveau comme maire de Stoke en 2025? Il se garde une réserve avant de répondre. « Avant les dernières élections, j’avais dit que je ne reviendrais pas et je me suis finalement présenté à nouveau. Cette fois-ci, je vais attendre la dernière année avant d’annoncer mes couleurs. Ce sera ainsi une décision réfléchie. »

Et la suite?

Bien qu’il ne sera plus préfet, Luc Cayer souhaite poursuivre son implication. «La passion est toujours là. Autant au niveau municipal qu’au niveau de la MRC. J’ai de l’intérêt à continuer de faire partie de l’exécutif. Je peux encore donner un coup de main par ma connaissance des dossiers. »

Il précise toutefois : « Je ne serai pas là pour être une « belle-mère » et dire quoi faire. Chaque personne a sa façon de fonctionner. Si mon successeur a besoin de renseignements, je serai toujours disponible. »

À la fin de son mandat, en 2025, le maire de Stoke aura 71 ans. Il comptera alors 25 ans d’expérience en politique municipale. Avec un brin d’humour, il termine l’entretien en citant l’écrivain irlandais Oscar Wilde : « L’expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs. »

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