Le Val-Ouest

PORTRAIT : Le parcours hors du commun du Racinois Serge Ferrand

Confortablement installé dans un fond de rang à Racine, Serge Ferrand se fait discret. L’homme de 72 ans a toutefois un parcours hors du commun. Il a piloté un avion à 16 ans, covoituré avec Jacques Brel, travaillé avec Michel Louvain, réalisé des émissions de télé et des documentaire, publié une bande dessinée primée… Voici le parcours hors du commun d’un Racinois d’adoption.

Pilote d’avion à 16 ans

Très jeune, Serge Ferrand veut devenir pilote. Il rêve de voler comme ses héros de BD Tanguy et Laverdure. Il est aussi fortement impressionné par l’histoire vraie de Douglas Bader. Un pilote britannique de la Deuxième guerre mondiale qui parcourait les airs malgré un handicap majeur. « Il pilotait avec des jambes artificielles. Son avion s’était fait abattre par les Allemands et il avait quand même réussi à s’échapper. C’est quelque chose! », relate Serge Ferrand, l’œil brillant.

Le pilote britannique Douglas Bader, amputé de ses deux jambes, est l’un des héros de la Deuxième guerre mondiale qui a fasciné le jeune Serge Ferrand. (crédit photo : Wikipedia)

À 16 ans, il s’inscrit à une école de pilotage située à Toussus-le-Noble, en banlieue de Paris. « Je me déplaçais avec une Solex. J’allais de Pantin, où j’habitais, à Toussus-le-Noble. Un trajet de six heures, aller-retour. Je me gelais les fesses! »

L'Info-Val

Une fois par semaine on vous offre le lien vers nos articles les plus populaires

C’est avec une mobylette Solex comme celle-ci que le jeune Serge Ferrand, 16 ans, bravait le froid pour suivre ses cours de pilotage. Un trajet de six heures, aller-retour, qui lui a valu d’être remarqué par Jacques Brel.

Rencontre inattendue avec Jacques Brel

Un autre élève, plus âgé, prend lui aussi des cours au même aéroport. Il remarque le jeune Serge Ferrand qui se démène avec sa mobylette. « C’était une journée où il faisait un froid de canard. Je retournais chez moi après ma leçon de pilotage. Et là, une crasseuse Peugeot 204 me bloque carrément le chemin. Jacques Brel sort de la voiture et m’offre de me ramener chez moi. »

Bien que le chanteur soit au sommet de sa carrière internationale, cela n’impressionne pas outre mesure le jeune homme. « Il m’était connu, mais je n’étais pas un fan. Je préférais les Beatles », révèle-t-il.

C’est ainsi que Jacques Brel commence, de temps à autre, à ramener Serge Ferrand chez lui. Un espace intime qui se prête aux échanges. Jacques Brel s’intéresse au parcours de ce jeune dégourdi.

Jacques Brel pose devant son avion Gardan GY80. (crédit photo : avionslegendaire.net)

Plus jeune pilote de France

Serge Ferrand obtient son brevet. Selon lui, il a été le plus jeune pilote de France. « J’ai su piloter avant d’avoir su conduire », résume-t-il.

Études en journalisme

Malgré tout, il doit poursuivre ses études. Élève studieux, le jeune Serge Ferrand? Au contraire. « Je n’étais pas un bon élève. On m’a foutu à la porte des écoles privées religieuses de Paris. Je suis un gars qui a été éduqué par la force », dévoile-t-il.

Il réussit tout de même à s’inscrire au Centre international des études de journalisme, à Strasbourg. « Avec mes parents, ça ne marchait pas trop bien. J’ai donc choisi une ville loin de Paris. »

Départ de la France pour fuir le service militaire

Au-dessus de ses études pend toutefois une épée de Damoclès menaçante. C’était l’époque de la Loi Debré, qui obligeait tous les jeunes français, dès la fin de leurs études, à obligatoirement faire leur service militaire. Une perspective qui ne l’enchante pas du tout. « Je n’avais pas envie d’aller transporter des cailloux et de prendre un fusil pour aller tuer quelqu’un. » Il s’arrange donc pour reporter tant qu’il le peut cette inexorable échéance.

Pendant ses études, il apprend à jouer au hockey avec des militaires de la base de Lahr, située tout près, en Allemagne. Son entraîneur, Jean-Guy, est un Canadien. À cette période, il fait aussi la rencontre d’une italo-canadienne de Toronto qui fait un stage en France.

À la fin de ses études, il prend une décision qui changera le cours de sa vie : «J’ai décidé de foutre le camp.» De façon discrète, pour ne pas qu’on le retrace, il achète un billet pour se faire transporter vers l’Amérique dans un avion-cargo. Tout ça, sans avertir sa famille ou ses amis. « Je ne voulais pas leur causer de problème avec les enquêteurs du service militaire. »

C’est ainsi qu’il débarque à New York. Presque sans le sou et avec un anglais plutôt approximatif. Il prend ensuite un autre avion pour sa destination finale : Toronto. Pour aller rejoindre son amoureuse canadienne. « Avant de la rencontrer, je ne savais pas que Toronto, c’était au Canada. Par contre, je savais où était Montréal, car des copains étaient allés à l’Expo universelle de 1967. »

Plongeur et professeur de langues au Canada

Il trouve d’abord un travail comme plongeur au Café de la paix, au centre-ville de Toronto. Puis un deuxième boulot comme professeur pour l’école de langues Berlitz. Il réussit aussi à faire embaucher sa copine comme enseignante chez son employeur.

Les deux s’achètent alors une Westfalia et parcourent l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard pour offrir des cours de langues au personnel des stations de recherche du gouvernement fédéral.

Lecteurs de nouvelles à Montréal

À la fin de leur périple, Serge Ferrand et sa copine quittent leur emploi et s’installent à Montréal. Il est alors embauché comme lecteur de nouvelles pour CFMB 1410, une station de radio multilingue de la métropole.

Présent à la victoire de René Lévesque

Ses reportages journalistiques l’amènent à couvrir divers événements de l’actualité dont l’un, le 15 novembre 1976, a marqué l’histoire du Québec. «J’étais là lorsque René Lévesque a remporté les élections de 1976. Sur la photo de sa victoire, on voit une main avec un micro de CFMB. C’est la mienne.»

Il démarre aussi une chronique qui n’existe pas encore à la radio : les bulletins de ski. « J’ai été le premier à le faire. Je contactais les stations de ski et parlait des conditions. Après, cette idée-là a été piquée ailleurs. »

Le 15 novembre 1976, le Parti Québécois remporte les élections. Un moment historique. Sur la photo, reprise un peu partout, on voit la main du journaliste Serge Ferrand tenir le micro de CFMB. (photo : Le Devoir)

Grand rêve : devenir bédéiste

En parallèle à son travail de journaliste, Serge Ferrand porte depuis sa jeunesse un grand rêve : celui de devenir bédéiste. Dans le cadre de ses fonctions, il rencontre les Mézières, Fred, F’murr, Christin et Bilal pour des entrevues. Mais jamais il n’ose leur parler de sa passion ou leur montrer ses dessins. « Je suis journaliste dans l’âme. Je ne voulais pas utiliser mes contacts pour la BD. Il ne fallait pas que le jupon dépasse. »

Le temps passe. Un jour, il se sent fin prêt à faire le grand saut. Il prend quelques mois de congé et va en Europe suivre des leçons avec le dessinateur belge Eddy Paape. De fil en aiguille, il rencontre d’autres dessinateurs : Hermann, Dany, Franquin et Tibet, entre autres.

Publication dans le magazine Tintin

Des portes s’ouvrent alors à lui. Il travaille d’abord au magazine Tintin où il publie les BD Larsène Rupin et Les histoires dingues de l’oncle Barney.

Il revient à Montréal et souhaite se tourner vers le magazine Spirou, qu’il préfère. Mais rapidement, la distance est un frein majeur à son travail. «Il n’y avait pas d’Internet, à l’époque. Ça prenait deux ou trois semaines pour faire parvenir un courrier.» Il songe sérieusement à déménager en Belgique. Mais décide finalement de rester au Québec, pour être près de son enfant.

Il dit avoir beaucoup appris professionnellement durant cette époque. « On peut gribouiller un dessin à gauche et à droite. Mais quand on commence à faire des pages, il y a une technique. Ça prend un style et une logique. »

Couverture d’un numéro du magazine Tintin, pour lequel Serge Ferrand a travaillé quelque temps. (image : Tintin Wiki)

Emploi aux Éditions Héritage

En plus de travailler à la radio, Serge Ferrand occupe en parallèle un deuxième boulot aux Éditions Héritage, situées à Saint-Lambert, sur la rive-sud de Montréal. Question de rester près de sa passion. C’est l’époque où cet éditeur traduisait en français les « comics » américains : Superman, Spider-Man, Archie, etc.

Direction : Hollywood et les Oscar

Il reçoit un jour à la station une lettre qui mentionne qu’il lui serait possible, comme journaliste, d’être invité à la cérémonie des Oscar. Ce qui pique sa curiosité. « À l’époque, il n’y avait aucun journaliste francophone du Québec à aller à Hollywood », signale-t-il.

Fonceur, il décide de tenter sa chance. Mais séjourner dans la grande ville du cinéma coûte cher. Serge Ferrand prend donc son bâton de pèlerin et va présenter une proposition à son patron de CFMB. Ce dernier veut bien lui payer le billet d’avion, mais sans plus.

Serge Ferrand se tourne ensuite vers NTR, qui lui offre d’acheter ses reportages pour 15 $ pièce. Ce n’est toujours pas assez. Il va alors cogner à la porte de CJMS où le rédacteur en chef des nouvelles est Paul Arcand. Celui-ci ajoute à la cagnotte et Serge Ferrand peut ainsi boucler son budget.

Le journaliste Serge Ferrand à la 58e cérémonie des Oscar tenue à Hollywood, en 1986. (photo : gracieuseté)

« Il fallait être culotté pour faire ça »

Enregistrer des entrevues en Californie, c’est une chose. Mais comment les faire parvenir à Montréal? Avec l’aide d’un technicien, Serge Ferrand bricole une enregistreuse qu’il peut brancher avec des pinces en dévissant le combiné d’un téléphone. Résultat : des interventions en direct à la radio avec la possibilité de faire écouter aux auditeurs des extraits d’entrevue. « Il fallait être culotté pour faire ça. Mais ça a marché », lance-t-il fièrement.

Il présente ainsi diverses entrevues, dont une, avec l’actrice et chanteuse Cher, qui l’a marqué. « Elle portait pour les Oscar une robe extraordinaire qu’elle était tout à fait à l’aise de porter. C’était… spécial », avoue-t-il.

Serge Ferrand a un souvenir très vivace de son entrevue avec Cher, dans le cadre de la cérémonie des Oscar. (photo : Julian Wasser/Liaison)

De bonne humeur avec Michel Louvain

Les années passent et Serge Ferrand, selon ses dires, en a «marre de la radio». Un poste de recherchiste s’ouvre à Télé-Métropole (ancêtre de TVA) pour l’émission de télé « De bonne humeur », coanimée par Michel Louvain et Claude Saucier. « C’était pour moi l’occasion ou jamais de travailler pour la télévision », marque-t-il.

Il obtient ainsi une entrevue d’embauche. Pendant tout l’entretien, la réalisatrice, Claire Bouchard, l’observe et le questionne à quelques reprises sur sa cicatrice à la lèvre, résultat d’une blessure au tennis. La femme en a une semblable. Il croit que sa particularité physique l’a peut-être aidé à se démarquer des autres candidats pour décrocher le poste.

Serge Ferrand tombe dans un monde qui lui est totalement inconnu. Celui de la production d’une émission de télé qui est, selon ses dires, la «locomotive» qui précède le bulletin de nouvelles de Pierre Bruneau. Un choc. « Les autres recherchistes connaissaient le milieu des vedettes. Tous les lundis, en réunion, il fallait proposer des sujets et je n’avais rien. C’était très angoissant pour moi. »

Jacques Auger et Michel Louvain dans leur émission-phare des années 80 à Télé-Métropole : « De bonne humeur ». (crédit photo : TVA)

Des émissions spéciales multiculturelles

Serge Ferrand se questionne alors : « Qu’est-ce que je connais que les autres de l’équipe ne connaissent pas? ». S’en suit une révélation. Il prend la mesure de toute la richesse de ses années passées à la radio multiethnique de Montréal. « Je leur ai proposé de faire des émissions spéciales sur différents pays : Espagne, France, Chine, etc. »

L’idée fonctionne tellement bien que l’équipe de production décide de proposer une émission spéciale par semaine. Dont il a la charge comme recherchiste. Plusieurs font un tabac. Serge Ferrand se souvient particulièrement d’une émission sur le Brésil. « Il y avait des danseuses du festival de Rio avec leurs costumes. Les caméramans s’amusaient à faire de gros plans. La réalisatrice leur disait de filmer ailleurs. » Environ 1,5 millions de personnes écoutent l’émission. « On a reçu beaucoup de lettre d’insultes, parce que c’était diffusé entre 17 h et 18 h. Mais la réalisatrice rigolait car nous avions eu des cotes d’écoute énorme. »

Serge Ferrand se souvient avec bonheur de Michel Louvain et de Jacques Auger. « Michel Louvain était un homme admirable, très professionnel. Travailler avec lui était merveilleux. Il y avait peut-être des crisettes de temps en temps avec la réalisation. Mais pas avec nous, pendant les réunions de production. Même chose avec Jacques Auger. C’était facile de travailler avec ces gens-là. »

Critique de cinéma

Après cette aventure de quatre ans, il s’occupe quelque temps de chroniques sur le cinéma pour l’émission « Bon dimanche » de Reine Malo.

S’en suit un nouveau mandat : un travail de journaliste culturel à la salle des nouvelles de TVA. Il se souvient particulièrement de la dernière entrevue que le chanteur Gerry Boulet lui offre, peu de temps avant sa mort. « Il avait dit, à la fin de l’entretien, «What the fuck». J’ai voulu laisser cette phrase dans le reportage. Mes patrons ne voulaient pas, mais ils ont fini par changer d’idée. C’était un très bon topo d’environ deux minutes. »

Serge Ferrand se souvient de l’entrevue que lui a accordé le chanteur Gerry Boulet, peu de temps avant son décès. (crédit photo : page Facebook en hommage à Gerry Boulet)

Production d’émissions de télé et de documentaires

Par la suite, il devient concepteur et rédacteur en chef d’émissions diffusées à TV5 : Vision d’Amérique, Vision 5 et Cap aventure. Cet emploi lui fait rencontrer celle qui deviendra sa conjointe actuelle, la réalisatrice Denise Payette.

Il produit aussi quelques documentaires, comme par exemple «Entre père et fils», sur les relations père-fils. Un documentaire qui aurait, semble-t-il, inspiré les concepteurs du film Entre père et flic. Ou encore, en 2005, « La machine à broyer les hommes », diffusé à l’émission Enjeu, à Radio-Canada.

Serge Ferrand en compagnie de son fils lors d’un voyage en canot présenté dans le documentaire «Entre père et fils». (photo : gracieuseté)

Prix du meilleur album BD d’humour

En parallèle de ses réalisations, l’homme continue de dessiner dans ses temps libres. Il publie la bande dessinée Les Vaginocrates qui lui vaut le prix du meilleur album d’humour au Festival de la BD de Québec.

Serge Ferrand, alors qu’il occupe le poste de rédacteur en chef et de réalisateur de l’émission «Vision d’Amérique» sur TV5. (photo : gracieuseté)

Installation à Racine

Avec Denise Payette, Serge Ferrand s’achète une résidence secondaire, à Racine. Non loin de la commune où sa conjointe avait vécu dans sa jeunesse. « On y allait les fins de semaine pour décompresser. En fait, on a tellement bien décompressé qu’on l’a rénovée et revampée. »

Éventuellement, le couple s’installe en permanence à la campagne. Denise Payette continue de travailler comme réalisatrice. Elle produit actuellement l’émission « Les jeunes pousses » diffusée sur les ondes de TVME.

Quant à Serge, il se consacre presque à temps plein à sa passion pour la BD. Il publie des « strips » depuis trois ans dans Le Val-Ouest ainsi que dans son blogue personnel.

Atelier « Je dessine mes rêves » et chauffeur d’autobus

Il propose aussi les ateliers « Je dessine mes rêves » dans les écoles primaires et secondaires. « Je montre aux jeunes et aux moins jeunes comment créer une histoire courte, présentée sur trois cases, avec des personnages. Avec une fin frappante, dans la mesure du possible. »

En parallèle, il conduit des autobus scolaires dans la région de Racine, Richmond et Windsor. « Ça me laisse du temps pour travailler sur les BD le reste de la journée », précise-t-il.

Serge Ferrand partage ses talents avec le grand public dans le cadre de lors de « L’Après-midi cirque» à Richmond en septembre 2023. (photo : Laurent Frey)

« Je ne sais pas ce que veut dire la retraite »

Localement, il collabore avec Sylvie Bruneau à Place publique, un espace sur Facebook pour les résidents de Racine. On voit aussi ses dessins sur les bacs de récupération de l’Opération Verre-vert. Il s’implique par ailleurs au sein du conseil d’administration du média Val-Ouest. « Je ne sais pas ce que veut dire la retraite. »

On reconnait le coup de crayon de Serge Ferrand sur les bacs de récupération de l’Opération Verre-vert, disposés un peu partout dans la région. (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

« J’aurais pu faire mieux, mais je n’aurais pas pu faire plus »

Quel bilan fait-il de son parcours pour le moins atypique et fort bien rempli? «J’aurais peut-être fait moins de conneries. Par exemple, avoir été plus gentil et conciliant avec certaines personnes.» Il ajoute, après une pause : «Mais en même temps, lorsque je fais une caricature ou lorsque je produis des documentaires, je ne peux pas être conciliant. J’aurai pu faire mieux, oui. Mais je n’aurais pas pu faire plus.»

Serge Ferrand peut désormais consacrer une grande partie de son temps à la grande passion de sa vie : la bande dessinée. Il offre d’ailleurs aux jeunes et moins jeunes les ateliers « Je dessine mes rêves ». (photo : archives – Le Val-Ouest)

 

À LIRE AUSSI dans Le Val-Ouest :

Les Piafs de Serge Ferrand dans Le Val-Ouest

Les jeunes «dessinent leurs rêves» avec Serge Ferrand

Le bédéiste Serge Ferrand fera la tournée des écoles du Val

Bienvenue à Serge Ferrand – Bédéiste

Un avis au sujet de « PORTRAIT : Le parcours hors du commun du Racinois Serge Ferrand »

  1. Quel exceptionnel personnage Serge Ferrand! J’ai adoré lire son parcourt de vie très intéressant et stimulant.

Les commentaires sont fermés.

Une nouvelle, un événement à faire paraître?

Ayez le réflexe VAL-OUEST

Lire aussi...