Le Val-Ouest

Le Grand Prix de Valcourt s’engage en faveur de l’environnement

Comment allier un événement axé sur les courses de sports motorisés, d’envergure internationale, à une démarche de développement durable? C’est le défi ambitieux que s’est donné, depuis 2023, le Grand Prix Ski-Doo de Valcourt.

« Nous avions commencé un virage vert depuis quelques années. Mais l’an passé, nous avons mis le paquet », rapporte Guillaume Cayer-Richard, directeur général du Grand Prix. Il précise que l’instigatrice de cette démarche est sa collègue Marie-Claude Laverdière, coordonnatrice événementielle.

Marie-Claude Laverdière, coordonnatrice événementielle du Grand Prix Ski-Doo de Valcourt, est l’instigatrice des nouvelles orientations vertes de l’événement. (photo : Grand Prix Ski-Doo)

Au départ, beaucoup de scepticisme

Guillaume Cayer-Richard ne cache pas que l’annonce de ce changement avait fait face à beaucoup de scepticisme. « Des gens nous disaient : comment pouvez-vous être vert et brûler du gaz? Je suis un gars de course et j’en suis très conscient. C’est pour ça que nous voulons agir en amont et faire notre part », explique-t-il.

Le Grand Prix s’est alors adjoint le soutien de Festivals et événements verts de l’Estrie (FEVE) pour établir sa Politique de développement durable (2023-2026). Cet organisme à but non lucratif (OBNL) a vu le jour lors des Jeux du Canada qui ont eu lieu à Sherbrooke en 2013. Depuis dix ans, l’OBNL soutient des événements et festivals partout en Estrie quant à leurs démarches de gestion écoresponsable.

« Des gens nous disaient : comment pouvez-vous être vert et brûler du gaz? Je suis un gars de course et j’en suis très conscient. C’est pour ça que nous voulons agir en amont et faire notre part », explique Guillaume Cayer-Richard, directeur général du Grand Prix. (photo : Grand Prix Ski-Doo)

Résultat de 2023 : 1230 kilos de matières récupérées

Les résultats de 2023 ont été au rendez-vous. Le Grand Prix a détourné de l’enfouissement 1230 kilos de matières. Ce qui correspond à un taux de détournement de 51 %. Ce sont principalement les déchets de construction et ceux en provenance des feux d’artifice qui ont dû être envoyés à l’enfouissement.

L’équipe de FEVE avait placé, un peu partout sur le site, 36 îlots à trois voies (compost, recyclage et déchet) ainsi que des bacs de collecte des contenants consignés.

Matières gérées par une « équipe verte »

Ces matières étaient ensuite gérées par une « équipe verte » composée d’une trentaine de bénévoles. « Nous « rémunérons » ces personnes pour leur travail en remettant des fonds à l’association de leur choix. À titre d’entreprise d’économie sociale, nous redonnons ainsi à la communauté », expose Sélène Suet, directrice générale de FEVE.

Ce sont ainsi 3000 $ qui ont été partagés l’an denier entre quatre organismes de la région : Fondation de l’école secondaire l’Odyssée, Chevaliers de Colomb, Association végétarienne de l’Université de Sherbrooke et école primaire internationale Le Phare de Sherbrooke.

Le Grand Prix s’est adjoint, en 2023, le soutien de Festivals et événements verts de l’Estrie (FEVE) pour établir sa Politique de développement durable. L’organisme sera présent cette année pour épauler le nouveau responsable de la gestion environnementale : Evirum. Sur la photo : Sélène Suet, directrice générale de FEVE. (photo : FEVE)

Partenaire du Grand Prix en 2024 : Evirum

Cette année, le Grand Prix s’associe à Evirum, un courtier en gestion des matières résiduelles pour le secteur commercial et industriel. L’entreprise connaît déjà le milieu des courses. Elle est partenaire présentateur et commanditaire officiel des séries Nascar Canada. Evirum a aussi soutenu le Grand Prix de Trois-Rivières lorsque ce dernier a entrepris son virage vert, en 2019.

En plus d’être commanditaire du Grand Prix, Evirum s’occupera de la gestion des déchets et des matières recyclables. « Nous sommes vraiment heureux de mettre notre expertise à contribution afin de supporter l’évolution du virage vert déjà entrepris », déclare Marie-Claude Morency, chef de projet chez Evirum.

« C’est notre façon d’amener des solutions environnementales aux événements, tout en participant financièrement au Grand Prix de Valcourt. C’est aussi une belle manière pour nous d’avoir de la visibilité », fait savoir son collègue Alexandre Favreau, directeur des opérations techniques et événements spéciaux. Celui-ci se montre d’ailleurs ambitieux : « L’objectif, c’est de se rapprocher le plus possible d’un événement « zéro déchet ». »

Evirum est le nouveau partenaire du Grand Prix pour sa gestion environnementale. Sur la photo : Alexandre Favreau, directeur des opérations techniques et événements spéciaux et Marie-Claude Morency, chef de projet.  (photo : gracieuseté)

Liens avec FEVE pour l’équipe verte

Evirum conserve les liens avec FEVE pour assurer la présence d’une équipe verte pendant l’événement. Alexandre Favreau explique que les gens ne jettent pas toujours les matières aux bons endroits, malgré la présence d’îlots bien identifiés. De là l’importance de l’équipe verte. « L’humain étant ce qu’il est, ce n’est pas toujours bien fait. On repasse en arrière et on le refait une dernière fois, avant d’en disposer dans les conteneurs. »

Des représentants d’Evirum animeront aussi un kiosque dans l’espace familial avec des jeux et des cadeaux. Elle y présentera aussi, en exposition, son véhicule de la série Nascar.

Exemple d’ilot de tri qui se retrouvera un peu partout sur le site du Grand Prix cette année. (photo : gracieuseté)

« C’est plus que juste des poubelles »

L’écoresponsabilité, « c’est plus que juste des poubelles », illustre Guillaume Cayer-Richard. Le Grand Prix doit revoir l’ensemble de ses façons de faire. Par exemple, exiger de ses concessionnaires en alimentation d’offrir à la clientèle de la vaisselle compostable, bannir la présence d’items jetables, éviter le suremballage et le gaspillage alimentaire. Ou encore prioriser des fournisseurs situés à moins de 150 kilomètres de Maricourt, où ont lieu les courses.

Qu’en est-il des gaz à effet de serre (GES)? Pour le moment, le Grand Prix n’a pas collecté de données à ce propos. Mais l’ouverture est là pour une éventuelle compensation des émissions. « Il faudrait le faire, comme c’est le cas au Grand Prix de Trois-Rivières », indique Guillaume Cayer-Richard.

« C’est très avantageux »

Après un an, la réorientation semble déjà porter fruits. Le Grand Prix se positionne désormais comme un événement écoresponsable lorsqu’il fait des demandes de financement. De même, il peut maintenant compter sur des commanditaires qui souhaitent s’associer à cette vision, comme Evirum. « Je suis content. C’est très avantageux », exprime le directeur général. Il confie, avec fierté, que des organisateurs du Grand Prix de Formule 1 du Canada viendront faire leur tour à Maricourt pour s’inspirer des façons de faire du Grand Prix.

Le Grand Prix Ski-Doo de Valcourt se positionne désormais comme un événement écoresponsable. Une réorientation qui semble déjà porter ses fruits. (image : Grand Prix Ski-Doo)

 

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