Le Val-Ouest

Des marchés soucieux de leur impact environnemental

Alors que la saison des marchés publics s’achève, c’est le temps des bilans. Les marchés Locavore à Racine et Champêtre à Melbourne se disent fiers de leur impact environnemental positif.

Offrir d’abord des produits locaux

Les deux marchés de la région ont des critères très stricts quant aux entreprises qui peuvent vendre leurs produits sur les étals.

« À chaque fois que nous accueillons un nouveau producteur, nous évaluons sa candidature. Nous nous demandons, par exemple : quelle est la qualité du produit, est-il locavore, quelle est l’écoresponsabilité de l’entreprise, avec quoi sont fabriqués les emballages, etc. », explique Céline Garant, présidente de la Coopérative de solidarité agroalimentaire de Racine. À cet égard, l’équipe du marché prend le temps de visiter les installations et de rencontrer chaque producteur avant son acceptation.

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Même son de cloche du côté du Marché Champêtre. Tous les producteurs et artisans sélectionnés se trouvent dans un rayon maximal de 30 kilomètres de Melbourne. De même, la provenance des produits est très importante. « Nous ne favorisons pas les artisans qui achètent des produits pour de la revente. Nous voulons limiter les émissions de carbone, mais également s’assurer que les produits vendus au marché ont été faits dans des conditions respectueuses de l’humain. Ce qui est difficile à vérifier lorsque le produit vient de l’autre bout du monde », fait savoir Alexandra Pinsard, chargé de marketing et coordonnatrice du Marché.

Des façons de faire qui réjouissent Johanne Breton, propriétaire de la ferme maraîchère Jardins Naturlutte, qui vend ses produits au Marché Locavore. « Je félicite vraiment les gens qui consomment localement. Qui prennent le temps de connaître d’où viennent leur nourriture et tous leurs achats. Nous sommes dans une société de consommation qui n’est pas connectée à la façon dont les biens sont produits », lance-t-elle avec cœur.

« Je félicite vraiment les gens qui consomment localement. Qui prennent le temps de connaître d’où viennent leur nourriture et tous leurs achats », lance avec coeur la productrice Johanne Breton, des Jardins Naturlutte. (crédit photo : Jardins Naturlutte)

Privilégier l’agriculture durable et biologique

L’agriculture durable ainsi que l’agriculture biologique sont aussi privilégiés. «Afin d’offrir une variété de produits à la clientèle, nous tolérons des pratiques qui s’en éloignent. Mais cela ne représente que 10 % des produits offerts », précise Alexandra Pinsard.

Johanne Breton abonde dans le même sens. « Tout n’est pas bio au Marché Locavore. Mais on essaie de choisir des producteurs qui ont une belle mentalité de production et qui vise l’écoresponabilité. Ça amène aussi une clientèle qui recherche ça : des producteurs qui prennent soin de l’environnement, offrent des produits de qualité et ont une empreinte écologique réduite. »

Éduquer la clientèle

Céline Garant convient que les produits biologiques coûtent plus cher. « C’est une qualité et un travail exceptionnels que de faire pousser des légumes de façon biologique. Nous éduquons la clientèle à comprendre pourquoi le prix plus élevé. Ça me tient à cœur. »

L’éducation est justement une valeur au cœur des actions des deux marchés. « Nos publications Facebook tentent une approche éducative sur les pratiques de l’agriculture durable et l’importance du choix de ces produits. Les producteurs sensibilisent aussi énormément la clientèle », mentionne Alexandra Pinsard.

Selon Judith Ellyson, agente de projets en environnement à la MRC du Val-Saint-François, les marchés permettent un rapprochement entre des citoyens et le milieu agricole. « C’est un lieu de découverte pour les produits alimentaires locaux et un espace d’échange pour en apprendre sur le travail des producteurs et des transformateurs. Un marché sensibilise ainsi les consommateurs à la réduction du gaspillage alimentaire. Quand on connait les visages derrière un produit et les efforts qui ont été mis pour le fabriquer, on est beaucoup moins enclins à le jeter. »

Johanne Breton va un peu plus loin. Pour elle, la sensibilisation inclut aussi des aspects sociaux, économiques et communautaires. « L’éducation va au-delà de passer le message qu’on ne met pas de pesticides et que c’est bon pour la santé. Nous essayons, par exemple, de sensibiliser les consommateurs sur les frais d’utilisation des cartes de crédit. Il y a des frais pour eux et pour nous. Nous essayons de les conscientiser pour qu’ils payent en argent comptant l’artisan ou le petit producteur. Sinon, environ 3 % du prix de vente va aux banques. On ne veut pas ça. »

Viser l’économie circulaire

L’économie circulaire est aussi au cœur des actions à Melbourne et Racine. D’une part, en mettant de l’avant des circuits courts de vente, qui diminuent les gaz à effet de serre. D’autre part, tel que mentionné précédemment, en encourageant la consommation de produits écoresponsables, liés à des pratiques d’agriculture durables ou biologiques.

Les marchés sont aussi des lieux de rencontre importants pour les producteurs. « Ça favorise les synergies. C’est en se parlant qu’on peut identifier des opportunités de mutualisation d’équipement ou de ressources. On peut partager des connaissances et faire émerger de nouvelles opportunités d’affaires », indique Judith Ellyson.

Récupération, compostage et sacs réutilisables

Des bacs de récupération sont évidemment disponibles sur place. À Melbourne, on compte aussi installer un bac à compost l’an prochain. Le Marché Locavore sensibilise quant à lui depuis longtemps sa clientèle à l’utilisation des sacs réutilisables. « Auparavant, nous avions même un « arbre à sacs » pour offrir des sacs aux consommateurs », se rappelle Céline Garant.

« La première récupération, c’est celle des humains »

La véritable écologie des marchés fermiers est d’abord et avant tout humaine, rappelle Gaston Michaud, l’un de cofondateurs du Marché Locavore. « Il y a 15 ans, nous avons démarré le Marché Locavore avec des forces et des compétences. C’était véritablement de la récupération humaine. La première récupération, c’est celle des humains. On les gaspille. Dans ma vie, l’écologie est d’abord entrée par les relations humaines. Par le fait de mettre en valeur les gens. Le vrai recyclage, c’est de mettre en valeur ce que les humains ont à offrir. C’est de cette façon que nous nous mettons au monde, collectivement. »

« Le vrai recyclage, c’est de mettre en valeur ce que les humains ont à offrir. C’est de cette façon que nous nous mettons au monde, collectivement», rappelle l’un des cofondateurs du Marché Locavore, le Racinois Gaston Michaud. (crédit photo : Culture aux aînés)

 

Horaires d’automne des marchés :

Marché champêtre de Melbourne : les samedis de 9 h à 13 h jusqu’au 21 octobre.

Marché Locavore de Racine : 28 octobre de 10 h à 12 h, 11 novembre de 10 h à 12 h, 25 novembre de 10 h à 12 h et 16 décembre de 16 h à 19 h.

 

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