Le Val-Ouest

Motel du Canton : fin de l’aventure pour les propriétaires

C’est la fin de l’aventure pour Maude Jeanson Archambault et Michael Bellefeuille. Le couple, propriétaire depuis quatre ans du Motel du Canton à Valcourt, a vendu l’établissement à BRP avant la période des Fêtes.

« C’est suite à plusieurs événements de santé physique pour Michael que nous avons fait des choix visant à améliorer sa santé, sa qualité de vie ainsi que celle de notre petite famille », annonce le couple sur sa page Facebook.

Il y a quatre ans, une acquisition inattendue

Rien ne présumait que le couple achèterait un jour le motel démarré par Pierre Bombardier en 1989.

Il y a quelques années, pour des raisons de santé, Michael Bellefeuille quittait son emploi de mécanicien chez Performance NC. Ce dernier, soutenu de sa conjointe, souhaite alors se réorienter. «Nous voulions trouver un emploi qui corresponde aux capacités et intérêts de mon conjoint », explique Maude Jeanson Archambault.

Sa mère, la courtière immobilière Manon Jeanson, leur propose alors ce motel qui est à vendre. « Quand elle nous est arrivée avec cette propriété-là, nous nous sommes dits que ce serait une belle opportunité », expose-t-elle.

« C’était complètement nouveau pour nous »

Du jour au lendemain, ces deux salariés se lancent ainsi en affaires. Maude Jeanson Archambault conserve son emploi comme ergothérapeute dans le système de santé, alors que son conjoint s’occupe à temps plein de l’entreprise. « C’était complètement nouveau pour nous. Nous n’étions vraiment pas dans ce domaine-là. »

Objectif : se rapprocher de la clientèle d’affaires

Rapidement, ils choisissent d’élargir et de consolider leur bassin de clientèle. Premier objectif : convaincre les entreprises de Valcourt d’utiliser leur établissement. Des démarches qui ont porté leurs fruits pendant la pandémie. « Nous nous en sommes bien sortis comparativement à d’autres établissements d’hébergement parce que nous avions principalement une clientèle d’affaires. En provenance d’entreprises qui avaient le droit de rester ouvertes. Ça a été salutaire pour nous », rapporte Maude Jeanson Archambault.

On se rappellera que, pendant le confinement, les restaurants étaient fermés. Ils ont alors installé une cuisinette commune pour permettre à leur clientèle de se préparer des repas.

Pendant la pandémie, les anciens propriétaires du motel ont installé une cuisinette. Celle-ci permettait à leur clientèle de se préparer des repas, alors que tous les restaurants avaient fermé leurs portes. (photo : gracieuseté)

Viser les chasseurs

Maude Jeanson Archambault et Michael Bellefeuille ont aussi visé la clientèle des chasseurs. « Ils appréciaient énormément nos chambres parce qu’elles étaient très grandes et de plain-pied. Ce qui fait qu’ils reculaient le camion juste à côté de la porte. Puis on offrait aussi la laveuse et la sécheuse gratuitement. Quand ils revenaient du bois, ils faisaient sécher tous leurs vêtements. Ça n’a pas été long que ça s’est parlé. Toutes les fins de semaine de chasse, nous étions complets! », soutient-elle.

Des clients du Camping Havana Resort

Étonnamment, une partie de la clientèle provenait de l’achalandage estival du Camping Havana Resort situé à Maricourt, à quelques kilomètres de Valcourt. « Ces clients venaient visiter des campeurs, sans nécessairement dormir sur place. Certains nous nous dits qu’ils souhaitent dormir un peu plus tranquille, avec moins de bruit. C’était donc correct pour eux d’être hébergés plus loin. »

Conséquences pour le Grand Prix Ski-Doo

La clientèle du Grand Prix Ski-Doo, qui aura lieu en février prochain, a été informée à l’avance de la fermeture de l’établissement. « Ce sont les mêmes personnes qui revenaient à chaque année. Dès qu’ils avaient terminé leur séjour, ils réservaient pour l’année suivante. »

Maude Jeanson Archambault en profite pour déboulonner un mythe. « Les gens pensaient que la fin de semaine du Grand Prix était notre plus grosse fin de semaine. Oui et non. Il nous arrivait souvent d’être complet à d’autres moments dans l’année. »

Cette fermeture réduit encore davantage l’offre d’hébergement touristique dans la région, qui est déjà peu élevée. Ce qui aura des conséquences sur la clientèle du Grand Prix, qui devra se loger à l’extérieur.

Gestion de l’accueil à distance

Pour s’offrir davantage d’autonomie, le couple a installé des serrures électroniques sur toutes les portes. « Ça nous permettait d’optimiser l’accueil des clients. Nous n’avions pas besoin d’avoir quelqu’un sur place en tout temps. Ou encore de sous-traiter la réception avec le Resto-Bar Hélène [voisin du motel], comme le faisait l’ancien propriétaire. Nous avons aussi créé un site Internet, parce qu’il n’y en avait pas. La gestion se faisait en ligne ou par téléphone. Les clients appréciaient beaucoup de pouvoir arriver de soir ou de nuit.»

Tripler le chiffre d’affaires en quatre ans

En quatre ans, et malgré la pandémie, ce jeune couple d’entrepreneurs a réussi à tripler leur chiffre d’affaires. « Ce n’était pas un hébergement cinq étoiles, mais nous offrions des chambres propres, pratiques et confortables. Nous avons optimisé notre offre de services pour répondre à ces trois valeurs. C’était de beaux défis. Nous sommes fiers et satisfaits de ce que nous avons accompli. », confie l’ancienne propriétaire.

« Ce n’était pas un hébergement cinq étoiles, mais nous offrions des chambres propres, pratiques et confortables. Nous avons optimisé notre offre de services pour répondre à ces trois valeurs », confie Maude Jeanson Archambault, l’ancienne copropriétaire du Motel du Canton. (photo : gracieuseté)

Une vente qui n’était pas prévue

La vente du motel n’était pas au programme au moment où le couple a été approché par BRP. « Notre visée, c’était de garder le motel pour plus de 10 ans», partage Maude Jeanson. Mais les soucis de santé de Michael Bellefeuille ont fait pencher la balance. « Suite à une hospitalisation, nous nous sommes dits que c’était peut-être moins réaliste de conserver l’entreprise sur le long terme. »

Les négociations durent quelques mois, sans qu’il y ait une entente. « Nous avons donc décidé de mettre le motel en vente en mai. Nous avons reçu différentes offres. » BRP est alors revenu à la charge avec une nouvelle proposition que les anciens propriétaires ont accepté.

Priorités : famille et santé

Pour le moment, les priorités sont de prendre soin de leurs deux enfants de quatre et sept ans, ainsi que de permettre à Michael Bellefeuille, qui vient de subir une chirurgie, de reprendre du mieux. « Nous voulons trouver un équilibre. Ce n’est pas une urgence, pour nous, de trouver un autre projet entrepreneurial. Par contre, c’est une expérience que nous avons beaucoup appréciée. »

 

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2 avis au sujet de « Motel du Canton : fin de l’aventure pour les propriétaires »

  1. Bravo d’avoir réussi comme entrepreneur! Il faut aussi penser de a nous et a la Santé. Bonne convalescence Michael et bonne chance dans vos nouveaux projets!

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